On ne le répétera jamais assez : le pouvoir de la parole est immense. Dire les choses peut être facile ou difficile selon les cas et les personnalités. Mais ce n’est jamais sans conséquences. Positives, le plus souvent.
Ces conséquences sont un effet secondaire du récit de vie. Un bonus en général inattendu.
Au téléphone, sa voix est hésitante. Il s’excuserait presque de me contacter.
– Vous allez me prendre pour un idiot, commence-t-il…
Comme si c’était dans mes habitudes ! Je sens bien qu’il faut le rassurer. Alors je l’encourage à m’en dire un peu plus.
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Je viens chez Madame P. pour la dernière fois, un carton de livres sous le bras.
Comme toujours, c’est un moment particulier. Chargé d’émotion. Et comme souvent, Madame P. invente une stratégie pour ne pas le montrer.
En formation dans un centre d’apprentissage, au début des années 1950, alors âgé de dix-sept ans, Monsieur Q. logeait dans une petite chambre.
Dans l’immeuble qui lui faisait face, de l’autre côté de la rue, il y avait une jeune fille. Les fenêtres ne disposant ni de volets, ni même de rideaux, Monsieur Q. me raconte comment, chaque soir, il assistait à ses préparatifs pour la nuit.
Mademoiselle K. souffre de schizophrénie depuis douze ans. Sa famille accepte mal sa maladie et il lui est impossible d’en parler avec ses proches.
— Tu sais bien qu’il faut te faire soigner ! lui dit-on simplement.