Archives de catégorie : J’ai un doute…

Un ami discret : le point-virgule

Point virgule

Personne, aujourd’hui, ne s’aventurerait à dire que la ponctuation ne sert à rien. Il fut pourtant une époque où elle n’existait pas. Ou même l’espace – cette frontière entre les mots qui sait si bien les mettre en valeur – était inconnue. La scripta continua régnait alors en maître, obligeant le lecteur à passer par l’oral pour déchiffrer cet amas de lettres.

Ce temps-là est bien révolu. Il n’empêche que la ponctuation est plus ou moins largement utilisée. Et que tous les signes ne sont pas égaux entre eux.

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Deux erreurs courantes

Lu récemment dans un texte qu’on m’avait confié pour correction : « Il faut prévoir un fond de roulement suffisant pour pouvoir pallier à l’annulation d’une manifestation ».

Cette phrase contient deux erreurs courantes : « fond de roulement » et « pallier à ». Car s’il est vrai que le fait de ne pas disposer de fonds suffisants pour financer ses projets peut amener à toucher le fond, il n’en reste pas moins qu’il est ici question d’argent. Et dans ce cas, c’est fonds (avec un « s » final) qu’il faut écrire.

Quant au verbe pallier, même si l’usage courant l’oublie souvent, il est bel et bien transitif. On ne pallie donc pas à quelque chose mais quelque chose directement. À ne pas confondre avec le palier du deuxième étage !

Des phrases de toutes les longueurs

Il existe de ces phrases interminables, dont on ne sait pas vraiment si, un jour, finalement, on arrivera à en atteindre l’extrémité ; de ces phrases tarabiscotées qui, se perdant en descriptions de détails dérisoires ou en énumérations à la Prévert d’un univers plus ou moins imaginaire, vous donnent le vertige rien qu’à les parcourir et la nausée rien qu’à les déchiffrer ; de ces phrases qui vous font secouer la tête en pensant « décidément, ces écrivains, je ne les comprendrai jamais, pourquoi se donner tout ce mal pour compliquer les choses ? » et qui, vous dégoûtant à jamais de la lecture, vous amènent à abandonner un livre à peine entamé.

Il y en a d’autres, tellement courtes, cinglantes comme des gifles, aiguisées comme un poignard, qui vous laissent essoufflé et hagard. Continuer la lecture de Des phrases de toutes les longueurs

Typographie : la grande oubliée

Nous avons tous été formés à l’orthographe. Avec plus ou moins de bonheur et de réussite, mais nous avons tous des dictées en souvenir. Des dictées avec des fautes qui nous ont sensibilisés à l’écriture correcte des mots. Alors, lorsqu’il s’agit de produire un texte parfait, c’est d’abord à elle que l’on pense : l’orthographe. Mais dès lors que ce texte doit apparaître en caractères d’imprimerie – que ce soit sur du papier ou à l’écran – il faut faire appel à une autre discipline : la typographie.

Espaces manquantes – l’espace du typographe est bel et bien féminine ! – ou en surnombre, majuscules mal placées, césures oubliées, tirets trop longs ou trop courts… Ces erreurs, aussi courantes que nombreuses, n’ont pas leur pareil pour dénaturer un texte. En faire oublier l’objet au lecteur exigeant qui ne verra plus qu’elles. Alors, ne les traitez pas à la légère.

Il y a souvent des fautes d’orthographe dans les textes que l’on me demande de relire ; il y a toujours des erreurs de typographie.