La neige recouvrait tout ce matin-là : les toits des maisons, les pavés de la rue, les pentes du Cerro Rico… Tout. Oh, la couche n’était pas bien épaisse : il ne faisait jamais très humide à Potosi. Mais quand même. La neige était là. Et bien là. Fantomatique à la lueur de l’aube.
Debout derrière la porte vitrée, Pablo attendait l’arrivée de Diego : ils montaient toujours ensemble à la mine. Mains dans les poches, sa besace légère à l’épaule, il se dandinait d’un pied sur l’autre. Se surprit à siffloter une diablada. Secoua la tête en se morigénant – il était bien temps de penser à danser ! – et se remit à fixer la ruelle.