Une permanence d’écrivain public – en tout cas, en ce qui me concerne – ce sont trois heures de présence dans une salle communale. La salle du conseil, celle des associations, voire même le bureau du maire lorsque celui-ci n’est pas là et que c’est le seul endroit disponible.
J’arrive avec mon ordinateur portable, mon dictaphone, mes stylos et l’indispensable cahier dans lequel je note tout. Ensuite, je m’installe et j’attends le client.
Enfin… Je me mets surtout à travailler ! Parce que trois heures à attendre, ce serait long. D’autant plus long quand personne ne vient. Ce qui est souvent le cas en zone rurale.
Cet hiver, j’ai v écu des permanences particulièrement déprimantes. Dans une pièce que les radiateurs allumés à mon arrivée n’avaient pas eu le temps de réchauffer, à la lumière des néons, engoncée dans ma veste… Obligée de me lever de temps à autre et de faire quelques pas pour ne pas trop m’engourdir. Mais que diable étais-je donc venue faire dans cette galère ?
Hier après-midi, j’ai assuré la dernière permanence de la saison. À Paulinet, joli village des Monts d’Alban, dans l’Est du Tarn. Pour la dernière fois, j’ai profité – le long du trajet – du spectacle des méandres de ruisseau traversant la prairie. Un petit plaisir qui va me manquer, car je ne reprendrai pas en septembre.
Le maire et son adjointe avaient pourtant été enthousiasmés par le démarrage de mon activité d’écrivain public et m’avaient tout de suite proposé de m’accueillir. Mais les habitants n’ont pas eu l’air de trouver l’initiative intéressante : je n’ai reçu que quelques visites et aucune n’a débouché sur un travail. Pas toujours facile pour le moral, même lorsqu’on a de quoi s’occuper pendant trois heures.
Hier, il a plu tout l’après-midi…