Deux appartements ont été aménagés dans sa maison : l’un au rez-de-chaussée, l’autre à l’étage. Les deux sont en location. À des prix très modérés : il loue plus pour rendre service que pour gagner de l’argent.

La locataire du rez-de-chaussée vit seule avec son chien. Elle est là depuis une dizaine d’années et ne songe absolument pas à s’en aller, même s’il lui arrive de maugréer contre l’humidité de la maison.
À l’étage, c’est une autre histoire… Les locataires ne restent jamais bien longtemps. Pourtant, le logement semble apporter toute satisfaction.

— Je me suis longtemps posé des questions, et puis j’ai compris. C’est le chien.
— Le chien ?
— Oui, il y a un tout petit jardin devant la maison. Chaque locataire peut en disposer d’un morceau. C’est là que le chien a sa niche.
— Et c’est gênant ?
— Ben non… Ce qui est gênant, c’est qu’il y a aussi des crottes de chien partout autour. Et que ça pue. Les locataires de l’étage ne peuvent pas entrer chez eux sans se boucher le nez ! J’en ai déjà parlé à la propriétaire du chien, mais elle ne fait rien pour que ça change. Alors cette fois, je veux lui envoyer un courrier. En recommandé : ça aura plus de poids.

Un intérêt du métier d’écrivain public, c’est qu’il n’y a vraiment pas deux demandes identiques !