Ce livre de Delphine de Vigan me faisait de l’œil depuis un certain temps dans la bibliothèque de mon village, au rayon nouveautés. Je le regardais avec suspicion. D’abord, par principe, je n’aime pas me jeter sur les nouveautés « dont tout le monde parle ». Et puis j’avais déjà lu Rien ne s’oppose à la nuit, de cette même autrice, et je trouvais que je l’avais assez lue dans le registre autobiographique.

Mais ce livre, justement, je l’avais adoré. Tout comme No et moi, lu en début d’année. Et puis, il y avait quand même quelque chose qui m’attirait dans la présentation de l’éditeur :

« Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, Delphine de Vigan s’aventure en équilibriste sur la ligne de crête qui sépare le réel de la fiction. Ce livre est aussi une plongée au cœur d’une époque fascinée par le Vrai. »

Le réel, la fiction, le vrai : le trio n’était pas pour me déplaire. Alors, j’ai fini par succomber et ramener D’après une histoire vraie chez moi. Finalement, c’était ce premier mot : « d’après », qui avait eu raison de mes hésitations.

« Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. » annonce l’autrice. Mais c’est de bien plus qu’une rencontre qu’il s’agit. Plutôt d’une emprise. « Je me demande s’il n’y a pas quelqu’un qui prend possession de toi », dit d’ailleurs le compagnon de Delphine de Vigan.

Cette prise d’ascendant d’une femme sur une autre est remarquablement bien décrite. On suit l’héroïne jusqu’au fond du trou dans lequel elle s’enferme, avec pour compagnes les discussions entre les deux femmes. Sur le « Vrai », justement. Écrire le réel ou pas ? Tout auteur se pose la question à un moment ou à un autre. Et tout lecteur de D’après une histoire vraie se demande quelles sont la part de réel et la part de fiction dans ce qui est écrit.

Jusqu’au dernier mot. Jusqu’au dernier caractère. Peut-être même plus que jamais à ce moment-là. Et c’est sans doute ce que j’ai trouvé de plus fort dans ce livre !

Cet article vous a plu ? Partagez-le en cliquant sur l’un des boutons ci-dessous !