Quand on démarre son activité, on se dit qu’on va forcément avoir affaire à des gens très variés. Des gens dont l’itinéraire ou les convictions risquent de heurter les nôtres, voire de nous choquer profondément.

On s’y prépare et on a raison.

Mais dans les faits, est-ce que cela arrive vraiment souvent ?

Je ne parle pas là bien sûr de ce qui peut se passer dans le cadre d’une activité d’écrivain public, lorsqu’on assure des permanences ouvertes à tous, mais du quotidien du biographe. Le cas est en effet bien différent.

La personne qui prend contact avec un biographe l’a choisi. Vous ne savez pas sur quels critères, vous ne savez pas non plus si c’est un choix assumé et volontaire ou juste un hasard. Parce que vous avez été le premier qu’elle ait trouvé, ou le plus proche, ou celui dont le prénom lui rappelait quelqu’un de cher, etc.

De toute façon, j’en suis persuadée, il n’y a pas de coïncidences 🙂

Vraisemblablement, si votre client vous a choisi, vous, c’est parce qu’il a senti que vous alliez vous entendre. Monsieur B. me l’a dit dès notre première rencontre, avant même que le café que sa femme préparait n’ait fini de couler :

– Vous n’êtes pas la personne la plus proche de chez moi, mais vous êtes celle que j’ai le mieux « sentie ».

Il s’en est presque excusé.

– Je sens les choses… J’ai besoin de sentir les gens aussi, pour être à l’aise avec eux.

Je l’ai rassuré, accompagné : s’il avait senti que tout se passerait bien entre nous, il n’y avait pas de souci à se faire. Tout allait fonctionner comme sur des roulettes.

Et c’est effectivement ce qui s’est passé. Comme avec tous mes autres clients. Aucun d’entre eux ne m’a choquée. Au contraire ! Nous nous sommes souvent trouvé des points communs, des itinéraires parallèles.

Comme si nous étions forcément sur la même longueur d’onde. Comme si nous vibrions sur la même fréquence. Alors comment pourrais-je croire au hasard ?

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