Le vase où meurt cette verveine

Le vase où meurt cette verveine
Ce livre de Frédérique Martin n’avait pas grand-chose pour m’attirer a priori. Mais les a priori, vous savez ce que c’est… Ce ne sont jamais que de fausses certitudes, qui ne demandent qu’à voler en éclats 🙂

Pas grand-chose pour m’attirer, disais-je, pour deux raisons principales…

La première est que ce titre : Le vase où meurt cette verveine (le premier vers d’un poème de Sully Prudhomme : Le vase brisé) ne me disait rien qui vaille (pour tout dire, il m’ennuyait déjà à lui tout seul). La seconde est que la forme de ce roman (épistolaire) est loin d’être ma préférée.

Mais j’avais lu de bonnes chroniques et j’avais envie de découvrir cette auteure qui vit dans la même région que moi. Alors je me suis dit : « Les a priori… » Cf ci-dessus 🙂

La quatrième de couverture expose bien les faits. Je vous la livre telle quelle.

« Parce que leurs enfants ne peuvent les héberger ensemble lorsque Zika doit aller se faire soigner le cœur, Joseph et elle se retrouvent séparés après plus de cinquante-six années de vie commune. Lui est accueilli chez leur fils Gauthier à Montfort, elle chez leur fille Isabelle à Paris. Commence alors entre eux une relation épistolaire qui voit s’éloigner la perspective de leurs retrouvailles et se déliter leur univers. En se rebellant contre cette séparation forcée, Zika et Joseph découvrent la face cachée de leurs enfants et leurs propres zones d’ombre. Jusqu’au drame final, où ils devront affronter le désastre humain qu’ils ont engendré. »

Le livre commence lentement, doucement, avec les mots d’amour que s’échangent Zika et Joseph, séparés pour la première fois et amoureux comme au premier jour. Et puis la distance crée une faille, une fêlure entre eux deux. Comme dans le vase du poème.

Chacun raconte ce qu’il vit, ses moments de tristesse et de nostalgie, mais aussi ses joies. Chacun est confronté aux problèmes de l’enfant qui l’héberge, à l’animosité qui existe entre le frère et la sœur.

Le temps passe, les deux vieillards partagent de moins en moins de choses et l’incompréhension surgit entre eux. La faille s’élargit.

Sont-ils vraiment la cause du drame et du désastre final ? Je suis plus encline à penser que c’est la séparation qui en est à l’origine. Quand l’autre n’est plus là, à vos côtés, pour participer à votre équilibre, tout devient possible, même le pire.

C’est un livre qui pousse à s’interroger sur la relation parents-enfants et ses variations au fil du temps, sur la vieillesse et ses contraintes, sur les ravages de la solitude.

À lire, assurément.

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2 réflexions au sujet de « Le vase où meurt cette verveine »

  1. Moi aussi le titre m’ennuie rien qu’à le lire …
    Mais tu le vends bien, je vais me laisser tenter je pense. Au dela de la relation parents-enfants que tu décris la déliquescence d’un couple après cinquante années de vie commune est difficilement compréhensible pour ma part.
    Ce que tu dis sur ce livre « Ce ne sont jamais que de fausses certitudes, qui ne demandent qu’à voler en éclats » vaut peut-être aussi pour toutes les relations.

    1. Bonjour Jeanne,

      Tant mieux si je t’ai donné envie de lire ce livre ! Je ne sais pas si je le vends bien, je dis juste ce que sa lecture m’a apporté et comment je l’ai trouvé. En tout cas, je n’ai rien à y gagner personnellement 🙂
      La phrase que tu cites concernait les a priori de façon générale, pas la relation de Zika et Joseph. L’histoire me laisse penser que si ces deux-là n’avaient pas été séparés, il n’y aurait eu ni déliquescence ni drame.

      Florence

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