J’évoquais en début de semaine la difficulté pour les personnes âgées de lâcher prise. D’accepter leurs limites, physiques ou mentales. C’était le côté pile des choses.
Le côté face, c’est ce que ces limites nouvelles impliquent pour les autres. Toutes les personnes qui avaient l’habitude de voir en ces seniors (comme on dit maintenant) des gens certes plus âgés qu’eux mais toujours efficaces et autonomes.
La transition se fait progressivement, mais il y a toujours un moment où les choses deviennent flagrantes : le senior actif est devenu âgé, avec tout ce que cela comporte de dépendance.
Les capacités de concentration et d’organisation diminuent, tout comme la vue et l’ouïe.
Untel qui était capable de gérer de A à Z la rénovation d’une maison se perd dans un montage électrique simple. Unetelle qui semblait être née avec une aiguille à coudre dans les mains n’arrive plus à reproduire un vêtement simple.
Se retrouver en échec n’est pas facile pour eux, mais découvrir leur faiblesse peut être extrêmement douloureux pour les autres, au premier chef leurs enfants. Entre déni des uns et chagrin des autres, des tensions apparaissent souvent dans la relation.
Il faut faire le deuil du parent que l’on a eu. De cet homme ou de cette femme solide, efficace, sur lequel ou laquelle on savait pouvoir se reposer. Et il faut créer une nouvelle relation, inventer de nouveaux modes de communication, pour conserver un lien avec l’inconnu(e) qui l’a remplacé(e).
Parce que c’est le parent qui change, c’est à l’enfant de s’adapter… tout comme le parent a dû le faire lorsque son enfant est devenu adulte. Ce n’est pas le moindre des défis à relever en cette Semaine Bleue !
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