J’ai lu de nombreux livres de Jean-Christophe Rufin, je les ai souvent aimés (pour ne pas dire plus !) et pourtant je me rends compte que depuis les débuts de ce blog, je n’en ai évoqué qu’un seul…

Il était temps que cela cesse !

Son dernier livre, Immortelle randonnée (sous-titré Compostelle malgré moi) ne pouvait qu’attirer mon attention. En effet, si j’apprécie l’auteur, je porte également tapie au fond de moi et de plus en plus vivace, l’envie d’un long voyage à pied. Alors, Compostelle, bien sûr, est à lui seul un mot magique. Une porte ouverte sur le rêve, que je devais pousser sans plus attendre.

Comme la plupart des lecteurs, il me semble, j’ai été séduite par la couleur du récit. Ce mélange de témoignage, de questionnement philosophique et de détails du quotidien. Cette description de l’« alchimie du temps sur l’âme » que représente ce Chemin, unique en son genre même s’il comporte de nombreuses variantes…

Jean-Christophe Rufin décrit ainsi les différentes phases que connait le marcheur. Comment il apprend à se libérer de ses peurs (et donc à alléger son sac à dos) pour retrouver l’essentiel, se dépouillant de presque tout pour atteindre un vide salvateur.

Quant aux raisons qui font qu’un jour on décide de partir :

Comment expliquer, à ceux qui ne l’ont pas vécu, que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons qui ont amené à s’y engager ? À la confusion et à la multitude des pensées qui ont poussé à prendre la route, il substitue la simple évidence de la marche. On est parti, voilà tout. C’est de cette manière qu’il règle le problème du pourquoi : par l’oubli.

De cette lecture qui m’a enchantée, je retiens, pour paraphraser Jacques Higelin, une furieuse envie de sentir vibrer la terre sous mes talons 🙂