Cette histoire a commencé ici.
Personne ? Éloïse sent un drôle de vertige la saisir. Personne… Qu’est-ce que cela veut dire ? Ils se sont parlé, pourtant. Ambroise… Dire que deux heures plus tôt, à peine, elle n’avait jamais entendu ce prénom. Drôle de coïncidence.
La voix de Manue semble tout à coup lui transpercer le crâne :
« Il n’y a pas de coïncidences ! Juste des signes, qu’il faut savoir reconnaître et interpréter. Ouvrez grand les yeux et les oreilles ! Soyez attentifs ! Les messages sont partout… »
Dans la tête d’Éloïse, c’est comme un flash. Un éclair qui broie la nuit.
Il n’y a pas de coïncidences ! Ambroise est un signe. Il a disparu ? Qu’à cela ne tienne ! Elle va le retrouver. Tout de suite.
Bondissant littéralement de son siège, la jeune fille se rue vers la sortie de l’amphi. Les couloirs sont déserts. Pourtant, Ambroise est là, quelque part, sur le campus. Elle en est sûre.
« Je vais le trouver ! »
Elle n’en doute pas une seconde. Comment pourrait-il en être autrement ? Un signe que l’on a reconnu, décelé, identifié, ne peut pas disparaître comme cela. Il va forcément la mener quelque part.
Après avoir parcouru en vain le campus en tous sens, il faut pourtant qu’elle se rende à l’évidence : Ambroise est introuvable.
Éloïse se met à douter. Signe ou mirage ? En désespoir de cause, elle se connecte à Internet. Lance une recherche, dont le résultat ne la satisfait pas. S’énerve. Manque par deux fois de fracasser son smartphone contre le sol. Se décide finalement pour un tweet en forme de bouteille à la mer :
Ambroise, où es-tu ?
Et rentre chez elle sans plus attendre.
Les passagers du métro l’agacent encore plus qu’à l’aller. Leur absence de couleur lui est insupportable. Furieuse contre elle-même et (surtout) contre le monde entier, elle leur jette un regard haineux. Jusqu’à ce qu’une petite fille se hasarde à la questionner :
« Pourquoi tu me regardes comme ça ? J’ai rien fait…
— Eh ben, justement ! Pourquoi tu ne fais rien ? Tu as entendu parler du 21 décembre 2012 ?
— Arrêtez ! intervient le père de l’enfant. Ma fille est trop jeune pour écouter vos conneries.
— Mes conneries ? s’énerve Éloïse. Je n’ai encore rien dit !
— Au contraire, vous en avez déjà dit trop. Vous, les messagers, vous êtes complètement timbrés. »
Éloïse reste bouche bée. Messager… L’homme l’a prise pour un messager ! Dire que le matin même, elle se moquait d’eux…
De retour dans son appartement, Éloïse a du mal à tenir en place. Ses yeux ne cessent de revenir sur le calendrier et sur ce prénom qui la nargue : Ambroise.
Incapable de rester là plus longtemps à tourner en rond, elle décide de rendre visite à son voisin du dessus. Jérémy est un cartésien de la pire espèce. L’exact opposé de Manue. Plus terre-à-terre, il n’y a pas.
« Il va me remettre les idées en place, se dit-elle. »
Mais lorsqu’elle s’avise de lui raconter sa rencontre avec Ambroise et la façon dont il a semblé se volatiliser dans l’amphi, la réaction du jeune homme la laisse pantoise.
« Ambroise, tu dis ? C’est marrant, ça. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais aujourd’hui, c’est justement la saint Ambroise. Étonnant, non ? »
Que même Jérémy ait remarqué cette coïncidence, cela ne peut pas être… une coïncidence, justement ! Dire qu’elle s’attendait à une réaction du genre : « comme si un mec pouvait se volatiliser comme ça, d’un coup, dans un amphi bondé ! » ou bien « Ambroise ? Impossible de porter un prénom pareil ; tu as dû mal comprendre ». Ce qui l’aurait, finalement, rassurée. Parce que là…
« J’ai vu, oui », articule-t-elle faiblement, une boule dans la gorge.
Et Jérémy d’enfoncer le clou.
« Tu parles d’une coïncidence ! »
Cette fois, Éloïse n’y tient plus.
« Mais c’est ça qui est fou ! Ça ne peut pas être une coïncidence, justement… Même toi tu l’as remarqué ! Ça veut forcément dire quelque chose. Ambroise a un message pour moi, j’en suis sûre. Pourquoi est-ce que je l’aurais rencontré aujourd’hui, sinon ? »
Jérémy hausse les épaules.
« Je ne sais pas, moi. Parce que vu le nombre de personnes qu’il y avait à cette réunion, c’est là que tu avais le plus de chance de le croiser. C’est statistique. »
D’un coup, Éloïse se sent soulagée d’un grand poids.
« Je ne sais pas si c’est statistique, mais en tout cas, ça me rassure de voir qu’on peut trouver une explication logique à cette rencontre aujourd’hui. »
Cette histoire vous plaît ? Vous voulez l’emporter dans votre Kindle ? Téléchargez Les 15 derniers jours sur Amazon. Le texte est au format Kindle et lisible sur n’importe quel ordinateur ou tablette, en téléchargeant l’application Kindle for PC (gratuite) sur Amazon.
Et laissez un commentaire pour dire ce que vous avez aimé 🙂
Ça y est ! L’amorce a pris, nous sommes ferrés… Vite la suite.
Bonjour Patricia,
La suite arrive jeudi 🙂
À bientôt
Florence
Jeudi ? Je le note pour ne pas le manquer !
😀
Jean-Philippe Articles récents..La femme sans peur (27)
Bonjour Jean-Philippe,
Jusqu’à présent, je publiais un article le lundi et un le jeudi… Là, pour cette histoire, parce qu’elle est un peu longue, je vais publier aussi le samedi.
Comme ça, tu sais tout 🙂
Florence
C’est une bonne nouvelle ça ! (Pas pour tu sais quoi… 😉 )
Jean-Philippe Articles récents..La femme sans peur (27)
Bonjour Jean-Philippe,
Oh, je suis confiante : pour 2013, ce sera fait 🙂
À bientôt 😉
Florence