Hier, nous avons célébré les 94 ans de l’armistice de la Première Guerre mondiale.
Lorsque j’étais enfant, je me souviens qu’avec tous les autres écoliers de mon village, j’allais ce jour-là devant le monument aux morts de la commune. Là, le maire égrenait la liste des noms inscrits et à chacun d’eux nous disions tous en cœur :
Mort pour la France.
J’habitais un petit village ; cela ne prenait donc pas trop de temps. Pourtant, cette litanie me paraissait interminable…
Mais au fait, qu’est-ce que cela veut dire, exactement, « mort pour la France » ?
Le site de l’office national des anciens combattants et victimes de guerre est très clair : porte la mention « mort pour la France » tout acte de décès d’un militaire ou civil tué à l’ennemi ou mort dans des circonstances se rapportant à la guerre.
À condition qu’il soit prouvé que la cause de ce décès est bien directement liée à un fait de guerre.
Derrière ces mots, il peut donc y avoir des blessures au combat, comme des actes de torture ou une maladie qui n’a pas pu être correctement soignée. Alors, comment savoir dans quelles circonstances, précisément, est mort cet aïeul dont vous savez juste qu’il est « mort pour la France » ?
Tout simplement en allant sur le site Internet dédié du Ministère de la Défense : Mémoire des hommes.
Tous les grands conflits auxquels la France a participé sont listés :
Première Guerre mondiale ;
Seconde Guerre mondiale ;
Guerre d’Indochine ;
Guerre de Corée ;
Guerre d’Algérie, combats du Maroc et de la Tunisie ;
Autres théâtres d’opération.
Pour chacun d’entre eux, un formulaire de recherche permet d’accéder à la fiche récapitulative du décès en question.
Si vous ne savez pas où et quand votre aïeul a trouvé la mort, ce n’est pas un problème : il suffit de saisir son nom de famille. La liste des personnes décédées portant ce nom s’affiche à l’écran. Vous n’avez plus qu’à cliquer au bon endroit !
Après avoir noté le numéro de son régiment, vous pourrez même, grâce aux journaux des unités, connaître tout son parcours jusqu’à la date fatidique : ces documents étaient tenus au jour le jour.
Des plans de situation y figurent. Le récit des déplacements et des combats… L’état des pertes en hommes aussi.
Ces fac-similés qui ont parfois tout du cahier d’écolier recèlent la mémoire de plus d’un million d’hommes, rien que pour la Première Guerre mondiale.
Parmi eux, peut-être, votre grand-père ou un grand-oncle…
Merci Florence, pour cette information.
Je viens de trouver la trace de mon arrière-grand-père, « mort pour la France », dont, moi aussi, j’entendais le nom proclamé le 11-Novembre.
Il ne restait personne l’ayant connu, il n’était que ce nom inscrit sur le monument aux morts et sur une plaque commémorative accrochée au mur chez moi.
Aujourd’hui, grâce à toi, j’apprends qu’il est mort de maladie, qu’il servait dans un escadron du train… Bref, je prends conscience qu’il était vivant… avant de mourir.
Bonjour Christine,
Je suis ravie d’avoir pu t’aider à mieux connaître ton arrière-grand-père 🙂
Dans ma famille, il n’y a pas de « mort pour la France » : mes deux grands-pères étaient revenus vivants de la guerre. C’est en faisant des recherches pour une voisine que j’ai découvert ce site. J’y ai retrouvé deux de ses oncles. L’un est mort à l’hôpital, des suites d’une maladie ; l’autre sur le champ de bataille.
Sans l’avoir connu, j’ai été très émue par la lecture du journal de son unité : les hommes y retrouvent toute leur épaisseur… et leur fragilité. Comme tu le dis très bien, c’est une vraie prise de conscience de ce qu’ils ont vécu.
Florence