Pourquoi décide-t-on un beau jour de raconter sa vie et d’en faire un livre ? Beaucoup de raisons peuvent être avancées :
pour transmettre un savoir ;
pour rendre compte d’un vécu ;
pour faire le point sur son existence ;
pour léguer un héritage ;
…
Mais il en est une autre, plus générale et profonde. Une raison qui nous dépasse tous.
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Bonjour,
Je partage tout-à-fait votre analyse sur l’évolution de notre société depuis le siècle dernier.
A mon avis, c’est la mondialisation qui est à l’origine de ce phénomène de société. On pense d’un point de vue global. Les enjeux économiques, politiques et sociaux à l’échelle planétaire nous dépassent complètement. L’individu se sent perdu dans ce monde, il cherche à se protéger et donner un sens à sa vie. Par conséquent, il se produit un autre phénomène paradoxal qui est le repli communautaire.
« Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient ». Comprendre d’où l’on vient participe de la construction de soi. Cette quête d’identité peut aboutir à travers le récit de vie.
Bonjour Angélique,
Nous sommes bien d’accord !
C’est aussi une façon de se rassurer. De se raccrocher quelque part. Quand tout évolue tellement vite, s’ancrer quelque part (dans une histoire) est important.
Florence
Nous souffrons du formatage à tous les niveaux jusqu’au fantasme du clonage, Duxley ne relevant plus de la fiction des années 1960.
Au sein même de la famille qui se forme, se décompose, se recompose l’individu n’a plus une place bien définie, il a le sentiment de devoir se battre à chaque instant pour retrouver une identité. Hier la fratrie vivait sinon sous le même toit mais dans le même village, on se fréquentait au quotidien laissant planer quelques secrets douloureux et plus encore car non-dit, mais ça reste ici mon point de vue.
Avec l’éclatement du noyau familial et l’éloignement géographique, les parents ne veulent pas seulement laisser une trace qui ne serait que vanité mais veulent aussi transmettre une chronique, une mini saga rassemblant jusqu’à plusieurs générations faisant tomber quelques tabous et ce n’est pas un mal bien qu’il faille manier la parole avec finesse suivant l’adage que toute vérité n’étant pas bonne à dire.
La fête de quartier depuis 2003 tente par l’échange d’un verre, d’une parole de faire reconnaître l’individu dans un petit groupe auquel beaucoup n’ont pas le sentiment d’appartenir et par là consolider la cohésion, la solidarité d’un quartier où les gens s’ignorent, le travail loin du domicile y contribuant dans une large mesure.
Mettre ses atouts en valeur et passer au-delà de sa pudeur quand le diktat de l’apparence aux critères d’eugénisme vous impose de soigner un corps qui n’est plus le vôtre, l’impératif de réussite dans une période de marasme économique est peut-être aussi une motivation pour se distinguer de la masse.
Je passerai sur les retombées de l’Europe et de la mondialisation sur la population et ce besoin de retour, désuet sans doute au terroir et aux valeurs qu’on a le sentiment d’avoir perdues et quoi de mieux que de témoigner de ce temps passé. Et quand on n’a pas cette nostalgie en mémoire, on se distingue par un exploit, un parcours atypique.
Ann M
Bonjour Ann,
C’est vrai, les modes de vie ont bien changé ces dernières décennies.
En ce sens, notre choix (à mon mari et moi) de nous installer dans un village est loin d’être anodin. Nous pouvons y conserver une partie de ce qui faisait la richesse de ces vies passées : les relations de voisinage, la porte toujours ouverte pour les amis de passage, le fait de connaître tout le monde. Nous ne sommes pourtant pas de la région puisque nous sommes arrivés dans le Tarn par hasard il y a 13 ans, mais nous avons fait ce qu’il fallait pour être adoptés et nous sommes aujourd’hui totalement « chez nous », même si nos familles respectives vivent très loin d’ici.
Cette proximité peut aussi avoir des inconvénients, en donnant l’impression que tout le monde sait tout sur tous et qu’aucune intimité n’est possible, mais la sensation de faire partie d’une grande famille est bien agréable 🙂
Florence