Ce n’est pas moi qui le dis, mais Thierry Crouzet. Blogueur prolifique pendant plusieurs années, écrivain engagé dans la révolution numérique, agitateur de neurones, dans le flux des idées vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il a frôlé le burn out un soir de 2011.
Le soir de la Saint-Valentin.
Fallait-il y voir un signe ? Toujours est-il que c’est cette nuit-là que Thierry a décidé de s’extraire du flux tourbillonnant, de se poser sur la rive pendant six mois pour prendre un peu de recul avant de replonger.
Ce sont ces six mois de déconnexion totale qu’il raconte dans J’ai débranché.
Les premiers mois, il s’ausculte. S’observe, tel un animal de laboratoire. Il est son propre sujet d’expérience et cette dichotomie n’est pas simple.
Et puis, « débrancher est un mode de vie ». Alors foin, même, de l’écriture et tant pis si c’est frustrant pour le lecteur : il faut « rompre les chaînes et laisser le vent gonfler les voiles ». Le vent qui seul sait où il nous mène.
Deux mois de jeûne plus tard, il faut se réinventer une vie. Retrouver une place. Car reprendre la précédente est impensable. L’idée même de se reconnecter n’a plus de saveur.
Therry le précise bien dans son livre : il ne parle que de lui. Il ne s’agit donc pas de faire de son récit une généralité. D’imaginer un théorème Crouzet de la déconnexion. Néanmoins, si vous êtes un gros utilisateur d’Internet, la lecture de son livre devrait vous amener à réfléchir.
Encore faut-il que votre pratique d’Internet vous laisse encore le temps de vous immerger dans un texte long.
Est-ce votre cas ou est-il déjà trop tard ? 😉