Vous avez forcément entendu parler ces derniers jours de cette « réforme de l’orthographe » qui a fait couler beaucoup d’encre, notamment autour de l’(in)utilité de l’accent circonflexe.
Pourquoi ce sujet revient-il sur le tapis aujourd’hui ? Je me le demande bien puisque ces « nouvelles » règles datent tout de même de 1990. Elles ont donc plus de… vingt-cinq ans ! Comme nouveauté, on fait mieux.
Faut-il être pour ou contre cette « simplification » ? Là n’est pas le sujet de cet article, même si bien évidemment j’ai mon opinion sur le sujet ! Ici, je voudrais juste expliquer en quoi elle impacte mon travail de correctrice.
Il faut en effet rappeler que ces nouvelles règles n’ont jamais eu force d’obligation, l’Académie française préférant « laisser à l’usage le soin de trancher ». Les deux orthographes (la traditionnelle et celle de 1990) sont donc correctes. Ou plus exactement, comme l’indique le Journal officiel : « aucune des deux graphies ne peut être tenue comme fautive ».
Le problème, c’est que les personnes qui tiennent absolument à utiliser l’orthographe de 1990 sont rares. En tout cas, depuis sept ans que je corrige des textes, aucun auteur ne m’a jamais fait cette recommandation.
La plupart du temps, les deux graphies sont donc complètement mélangées, avec des accents circonflexes qui se transforment en point sur le i de nombreux verbes, des tirets qui apparaissent et disparaissent. Dès lors, comment faire ?
En tant que correctrice, je n’ai pas à imposer un choix à l’auteur. Par contre, il me paraît indispensable qu’il y ait une unité dans le texte : soit l’orthographe traditionnelle est respectée de la première à la dernière ligne, soit c’est celle de 1990. Mais on ne peut pas faire n’importe quoi au gré de son humeur.
Me voilà donc face à une difficulté supplémentaire puisque ce n’est qu’après avoir parcouru le texte en entier et relevé les éventuelles incohérences d’orthographe que je vais savoir laquelle est la plus souvent utilisée. Ce n’est donc qu’après une première analyse et après avoir regardé le nombre d’occurrences de chacune des graphies que je vais enfin savoir comment corriger le document qui m’a été confié.
Et vous savez quoi ? Cela ne me simplifie pas du tout, mais alors pas du tout, la vie !
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