Il est l’un de ces clients fidèles qui m’accompagnent depuis les débuts de mon activité. Anglais, installé dans le Sud-Ouest depuis une bonne dizaine d’années, il ne maîtrise pourtant que très peu le français… et quelque chose me dit que ce n’est pas maintenant qu’il va s’y mettre !
Sa femme est plus à l’aise avec notre langue, mais je la vois rarement. Même quand le problème qui se présente la concerne, elle.
Il y a quelques mois, il m’a déjà sollicitée pour rédiger un courrier à adresser au centre de contrôle automatisé, à Rennes. Sa femme avait reçu une amende pour excès de vitesse, l’avait réglée (avec un peu de retard, mais réglée quand même ; d’ailleurs son chèque avait bien été débité de son compte) et avait ensuite reçu une lettre de relance. Avec majoration.
J’avais rédigé le courrier ; ils l’avaient envoyé en recommandé avec accusé de réception, et dès retour de celui-ci avaient jeté les papiers qui leur restaient, persuadés que l’affaire était entendue.
Sauf qu’aujourd’hui il me présente un courrier de mise en demeure : un huissier réclame à nouveau le paiement de l’amende. Avec frais supplémentaires à la clé. Ils n’y comprennent plus rien…
Avant de faire une nouvelle lettre, je lui propose de téléphoner à l’huissier en question pour lui expliquer la situation. La personne qui me répond commence par tiquer sur le fait que je ne suis pas Madame G.
– Qui êtes-vous pour appeler à sa place ?
J’explique que Madame G. a demandé mon aide car elle est anglaise et ne se débrouille pas assez bien en français pour téléphoner (inutile de dire que ce n’est pas Madame G. qui m’a fait cette demande, mais son mari : cela compliquerait inutilement les choses…) et la personne se montre tout de suite plus compréhensive. C’est un bon début !
Quand je raccroche, j’explique la situation à Monsieur G. Il va falloir faire un courrier à l’huissier pour lui exposer la situation ; il va aussi falloir faire une réclamation auprès des services de la trésorerie du contrôle automatisé. Et d’abord, leur téléphoner.
Après de multiples essais et la petite musique réglementaire, entrecoupée de slogans sur la dangerosité de la vitesse au volant, j’arrive enfin à joindre un être humain. Celui-ci (celle-ci, plutôt, puisqu’il s’agit d’une femme) se montre tout de suite très affable et quelques minutes nous suffisent pour trouver le fin mot de l’histoire : Madame G. a en fait été flashée deux fois, à deux semaines d’intervalle, au même endroit.
En voyant le second avis arriver, elle a vraisemblablement cru qu’il s’agissait d’un rappel du premier. Ce qui l’a poussée à régler ce qu’elle devait… à savoir la première amende.
Monsieur G. me lance un regard désespéré avant de lever les yeux au ciel.
– Mais pourquoi diable ne regarde-t-elle jamais les panneaux de limitation de vitesse quand elle roule ?
En tout cas, exit les courriers à rédiger. C’est un chèque qu’il va falloir de nouveau envoyer !
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Ca lui aura coûté moins cher de payer les deux amendes que de te demander de faire toute cette démarche ! Merci de cette petite histoire.
Bonjour John,
Merci de ce premier commentaire 🙂
C’est vrai qu’il aurait été meilleur marché de payer les deux amendes en temps et en heure. Mais pour cela il aurait fallu comprendre qu’il y en avait deux ! Cela illustre bien les difficultés que l’on peut rencontrer avec tout ce qui est administratif quand on ne maîtrise pas bien la langue…
Florence