Cet article s’inscrit dans le cadre du défi Dix mots, dix blogueurs. Aujourd’hui, le mot songe .
Qu’est-ce qu’un songe, sinon un rêve ? Et lorsque je pense au mot « rêve », invariablement, ces mots me reviennent :
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Ce sont les premiers vers du poème de Paul Verlaine, Mon rêve familier.
Pourquoi sont-ils gravés dans ma mémoire ?
Peut-être parce que c’est ce texte que j’ai dû présenter lors de l’épreuve orale du bac de français.
Peut-être, plutôt, parce que je revois encore ma professeur en train de le déclamer.
Menton levé, bien droite sur sa chaise, son chignon noir de jais impeccable comme tous les jours, elle avait eu une façon de laisser traîner les « an » qui nous avait tous fait pouffer dans la classe.
C’était une demoiselle d’un certain âge. Je ne me souviens plus de son nom, mais de son allure inimitable, oui !
Je me souviens aussi de cette fois où elle m’avait apostrophée en cours. Persuadée qu’elle m’accusait (à tort) de bavarder, je m’étais exclamée :
– Mais je n’ai rien dit !
Ce à quoi elle avait répondu :
– C’est bien ce que je te reproche.
Vous vous souvenez ? J’ai toujours beaucoup plus écouté que parlé 🙂