Le bacon, bien sûr, vous savez ce que c’est : des tranches de lardon, fines comme du papier à cigarette.
Rien à voir avec le rumsteck, cette pièce de bœuf bien épaisse !
Mais quel rapport, me direz-vous, avec le travail du biographe ?
Considérons que le récit d’une vie entière est de l’ordre du rumsteck. Je suis sûre que vous y voyez tout de suite plus clair : le bacon correspond alors à une fine tranche de cette même vie.
Fin comment, le bacon ?
Mais il y a fin et fin… Une tranche de vie, cela peut être le temps d’une grossesse : les jeunes mères d’aujourd’hui sont friandes de ce type de chose. Le journal de grossesse est devenu un objet quasi incontournable.
Une tranche de vie, cela peut aussi recouvrir plusieurs années : le temps d’une expatriation, d’un emploi particulier, du service miliaire, ou de la guerre pour ceux qui l’ont vécue.
Une tranche de vie, cela peut enfin être le temps nécessaire pour atteindre l’âge adulte. L’enfance, l’adolescence, les premières années de la jeunesse : toute cette période fondatrice, dans laquelle on aime à se replonger.
« La suite n’a pas d’importance », me dit-on parfois.
Un bon gros pavé
Lorsqu’on s’attaque à sa vie entière, de son tout premier souvenir (et même bien avant, car on raconte toujours un peu ceux qui ont précédé sa venue) jusqu’à la journée présente, c’est une tout autre histoire.
Là, c’est du solide. Du massif. Un voyage au long cours. Une expérience de longue haleine.
Un vrai bon gros pavé de rumsteck, qu’il faut prendre le temps de mâcher et de savourer. Le genre de chose que vous sentez descendre jusqu’à votre estomac et qui vous nourrit pour longtemps.
Alors, dites-moi : vous êtes plutôt bacon ou rumsteck ?