Cet article s’inscrit dans le cadre du défi Dix mots, dix blogueurs. Aujourd’hui, le mot transports.
S’il est un sujet qui est toujours abordé, à un moment ou à un autre, dans les récits de vie, c’est bien celui des transports.
Il y a eu tant de bouleversements dans ce domaine au cours du dernier siècle !
À pied…
Les personnes âgées que je rencontre ont beaucoup marché dans leur enfance et leur jeunesse. Dans les années 1930 ou 1940, il était courant de parcourir une dizaine de kilomètres à pied.
Certes, les voitures existaient déjà. Mais dans les campagnes, elles étaient encore rares. Et ceux qui en possédaient une avant la guerre l’avaient souvent perdue au cours des réquisitions allemandes. Alors, on voyageait peu.
Lorsqu’on émigrait à l’étranger, c’était en semaines, voire en mois, que le temps de voyage se comptait. Traverser l’Atlantique, du Havre jusqu’au Canada, prenait un mois. En bateau, bien sûr ! Il n’y avait pas de transports aériens sur de telles distances.
Les trains avançaient à une toute autre vitesse, mus par le charbon.
– Vous vous rendez compte ? me dit-on souvent. Tout cela est allé tellement vite…
Vite. Comme nos transports modernes.
Trop vite, sans doute. Revenir à une certaine lenteur donne plus d’épaisseur à l’existence. Plus de saveur aux rencontres. Plus de couleurs à vos journées.
C’est le pied !
Récemment, la neige a tout paralysé. Il a souvent fallu marcher. Cela a été l’occasion de renouer contact avec les voisins. Enfermé chacun dans sa voiture, on se voit à peine et lorsqu’on s’adresse la parole, c’est souvent pour s’injurier.
En cheminant côte à côte dans la neige, compagnons d’infortune et de lenteur, on devise en souriant. On se retrouve plongé en humanité.
De quoi être transporté de joie, vous ne trouvez pas ?
Cet article me touche. J’aime beaucoup marcher en ville, prendre l’atmosphère des rues et en repérer la beauté quand elle se présente. J’ai sans doute gardé cela de mon enfance quand j’allais à l’école à pied et rêvais tout en marchant. À Tours, la construction du tramway alimente les conversations et malgré tous les inconvénients qu’elle pose, le simple fait d’en parler crée des liens momentanés entre les citadins. Lorsque la neige est apparue, tôt le matin, pourtant un dimanche, les gens sont sortis pour aller marcher, certains tirant leurs enfants sur une luge. C’était avant qu’elle ne gèle et provoque des glissades. Nous étions un peu ébahis mais nous marchions dans cette neige avec un plaisir visible.
Bonjour Marie-Claire,
La neige, les problèmes liés à des travaux qui s’éternisent… Finalement, n’est-ce pas la difficulté (le petit grain de sable dans notre fonctionnement quotidien) qui fait que nous nous rapprochons les uns des autres ?
En tout cas, l’imprévu (la petite chose qui casse le rythme) nous rend plus vivants 🙂
Florence