Mes futurs clients aiment voir ce dont je suis capable. Entendez par là : quelque chose que j’ai déjà écrit pour quelqu’un d’autre. C’est bien normal.
Lors du premier rendez-vous (celui au cours duquel nous précisons le travail à effectuer), je me munis toujours de quelques livres déjà réalisés.
Le fait de tenir l’objet, de le manipuler, d’en tourner les pages, rend le projet tout de suite plus réel. À ce moment-là, ce ne sont pas les mots qui importent, mais la texture du papier, la taille des caractères, le brillant de la couverture…
Les mots, c’est avant que l’on veut les voir. C’est dans l’intimité de son salon que l’on veut les lire. Voilà pourquoi je publie un extrait de récit de vie (qui change de temps en temps) sur mon site web.
Lorsque j’ai terminé l’un de ces textes, j’en sélectionne quelques extraits et je demande à leur auteur l’autorisation de les publier. Le plus souvent, ils acceptent sans problème. Et sans poser de question. Mais Monsieur K. a toujours été un client à part… D’abord, il s’inquiète :
– Le monde entier va lire mon histoire !
Potentiellement, oui, certes… mais mon site web ne reçoit pas encore la visite du monde entier ! Cela le rassure. D’autant plus que les extraits sont légèrement modifiés (noms de lieux ou de personnes supprimés ou réduits à leur initiale) pour ne pas être trop spécifiques.
– Seuls les gens qui savent que vous avez fait appel à moi et qui vous connaissent bien pourront vous reconnaître, lui dis-je.
– C’est vrai ? Bon, je vous donne mon autorisation, alors…
Et cette fois, c’est bien de la déception qui perce dans sa voix.
Pour vivre heureux, vivons cachés… et pourtant tout le monde rêve d’être connu !
Bonsoir Emma,
C’est très ambivalent en effet, vous avez raison de le souligner. S’exposer sans être exposé : pas si simple !
Florence