Madame G. est bougon aujourd’hui. Seraient-ce les chrysanthèmes négligemment posées dans un coin qui la mettent de cette humeur ?
Après tout, l’approche de la Toussaint et de la fête des morts n’est pas forcément propice à la gaieté.
Ce n’est pas notre première rencontre ; une certaine familiarité s’est installée entre nous. Je me permets donc de lui poser la question.
– Les morts ne me dérangent pas. Au contraire ! Début novembre, on pense à eux. Depuis toujours ! Ou presque…
Je sens bien qu’il y a quand même quelque chose qui la chagrine.
– Ce qui me dérange, pour ne pas dire plus, c’est leur nouvelle fête, là : Halloween. Qu’est-ce qu’on en a à faire de ces histoires de sorcières, de déguisements et de bonbons pour les enfants ? Moi, Halloween, j’en ai ras la citrouille !
Madame G. n’a pas tort, après tout. Cette nouvelle fête, dont l’objectif est purement commercial, n’a aucune racine dans notre culture.
– Si c’était à un autre moment, dans l’année, ça ne me dérangerait pas plus que ça… Mais là… Fin octobre, moi, je me prépare à fleurir les tombes de mon mari et de mes parents. J’achète des chrysanthèmes, pas des bonbons !
Nous reprenons ensuite nos entretiens. Aujourd’hui, Madame G. va me raconter comment, jeune fille, elle a intégré les réseaux de la résistance.
Il n’y a pas à dire : c’est une femme de caractère !
Une fête destinée à faire peur ! Décidément, il est bien difficile de comprendre la société …
Amicalement
Christiane
Plus qu’à faire peur, destinée à faire consommer. Ce qui est malheureusement bien trop facile à comprendre !
Bien que mes enfants fêtent Halloween, j’ai un peu tendance à penser comme cette dame…
Moi aussi. Ce qui me dérange surtout, c’est l’agressivité dont sont capables de faire preuve certains enfants… parfois poussés par les mamans !