Depuis ses premiers succès avec Le Stéphanois dans les années soixante-dix, Bernard Lavilliers est un incontournable de la chanson française. Du rock à la salsa, en passant par des rythmes plus reggae, sa musique métissée m’accompagne depuis plus de trente ans. C’est dire si je découvre chacun de ses nouveaux albums avec plaisir !
Le petit dernier porte un titre évocateur : Causes perdues et musiques tropicales. En effet, comment mieux résumer l’univers de cet artiste globe-trotter et engagé ?
J’ai particulièrement aimé la complainte d’Angola, avec Bonga Kuenda. Un blues « aussi noir que le sable », plein de tendresse pour ce pays déchiré, dépouillé par les mercenaires, un « chant de poussière » pour tous ceux qui se sont exilés. Mes années passées à Luanda y sont sans doute pour quelque chose.
Mais j’aime aussi L’Exilé, qui nous rappelle que celui-ci est « un homme parmi les hommes » qui vient rarement par plaisir « frapper à des portes en fer qui ne s’ouvrent pas ».
En bref, j’ai retrouvé dans ces chansons un Lavilliers fidèle à ses valeurs, dont les causes perdues ne le sont peut-être pas tant que cela et qui nous indique une belle voie à suivre :
« N’oubliez rien de vos rêves fous, portez-les jusqu’au bout. »