« Je » ou « il / elle » ?

Toile

Parfois, la question ne se pose pas. Lorsqu’il s’agit de rédiger un courrier administratif qui doit être signé par le client, l’utilisation du « je » est incontournable. Mais lorsqu’il s’agit de l’histoire d’une vie, les deux possibilités existent bel et bien : écrire à la première personne (« je ») ou bien à la troisième (« il / elle »).

Comment choisir ?

Tout simplement en demandant son avis à la personne concernée ! Souhaite-t-elle être au coeur même du récit, lui donner sa couleur en posant ses mots, sa voix, sur le papier ? Alors, le « je » s’impose de lui-même. Ressent-elle au contraire une gêne à s’exposer, se raconter ? A-t-elle besoin de mettre une certaine distance entre des événements parfois douloureux et elle-même ? Alors, la troisième personne devra être utilisée.

Qu’est-ce que cela change ?

Hormis la forme des verbes, peu de choses me direz-vous. Techniquement, un texte peut être absolument identique, quelle que soit l’option choisie. Remplacer « je » par « il / elle » est un exercice de base pour travailler la conjugaison.
Pourtant, il y a une différence pour celui qui écrit. Utiliser « je », c’est endosser la vie de l’autre. Ressentir ses émotions. Établir avec lui un lien très fort.
Rien de tout cela avec « il » ou « elle ». Les émotions restent extérieures, même si l’on utilise les mots de l’autre pour les décrire.

Personnellement, je préfère écrire « je ». Pourtant, il m’est arrivé, par le passé, d’utiliser la troisième personne – et la forme romanesque – pour parler de moi-même. Mais aujourd’hui je n’ai plus besoin de me protéger d’émotions trop fortes. Je préfère les apprivoiser.

Et vous ? Plutôt « je » ou plutôt « il / elle » ?