Il avait 80 ans et une vie bien remplie derrière lui. Une vie originale, atypique, qui l’avait mené dans l’ancienne Afrique Occidentale Française avant de retrouver son Aveyron natal. Une vie qu’il avait entrepris de me raconter.
Nos entretiens étaient toujours riches, parsemés de pointes d’humour. C’est vrai qu’il avait toujours aimé la provocation et que mettre de l’insolite dans la vie des autres l’amusait. Alors il ne manquait pas d’anecdotes à raconter. J’aimais cette personnalité inclassable, qu’il avait su préserver jusque dans la maison de retraite qu’il avait intégrée depuis peu.
Et puis, il est mort. Laissant notre travail inachevé. Un 1er avril, ce qui l’aurait certainement réjoui ! Je l’ai accompagné pour son dernier voyage, anonyme parmi des centaines d’autres, dans une église pleine à craquer. Les larmes aux yeux mais le sourire aux lèvres, la mémoire encore pleine de ses frasques.
Mettre sa plume au service des autres, c’est aussi les aimer. Et souffrir lorsqu’ils nous quittent.
So long Louis.