Si c’était gratuit, ce serait déjà fait…

ArgentC’est ce que m’a répondu un jour la dirigeante d’une société que j’avais démarchée pour réaliser le livre de son entreprise.

Lors de notre tout premier contact, j’avais déjà été quelque peu estomaquée par sa réponse. Ni « bonjour » ni « au revoir », aucune question sur la prestation que je proposais ; juste une phrase : « est-ce payant ? »

Avouez que dans une communication entre professionnelles, la chose a de quoi surprendre !

Intérieurement, la réponse a fusé : « et toi, tu travailles gratuitement, peut-être ? » Bon, j’ai quand même un minimum d’éducation et je sais me tenir… J’ai donc aimablement répondu que oui, en effet, bien sûr (pour ne pas dire évidemment…), mes prestations étaient payantes.

J’ai ensuite détaillé le processus, expliquant le travail qu’un tel projet impliquait… et surtout tout l’intérêt qu’il présentait pour elle, sixième génération de la même famille à diriger l’entreprise.

La réponse s’est fait attendre. Attendre. Attendre… Et n’est jamais venue.

Quelque temps plus tard, je découvris que l’entreprise en question venait de se voir décerner un label comme entreprise centenaire. Je me permis de reprendre contact avec la dirigeante : une histoire aussi longue et riche méritait vraiment d’être mise en valeur et racontée dans un livre.

Le fait que cette histoire, à elle seule, lui ait valu ce label démontrait assez qu’un tel ouvrage serait un formidable outil de communication.

Or la réponse que j’obtins fut du même ordre que la première : « si c’était gratuit, ce serait déjà fait ».

Certes, mais si vous-même travailliez gratuitement, Madame, il y a longtemps que votre entreprise n’existerait plus ! Et je ne suis pas sûre que vous accepteriez de donner vos produits au lieu de les vendre… Je suis même absolument certaine du contraire.

Alors, pourquoi devrais-je travailler bénévolement pour vous ?

8 réflexions au sujet de « Si c’était gratuit, ce serait déjà fait… »

  1. Hé oui, les gens veulent tout gratuitement! Même les eBooks.

    Peut-être que la sixième génération de cette entreprise sera-t-elle la dernière avec une mentalité pareille!!!

    Et un livre, quelle publicité ça pourrait être! Promis, quand on sera à la sixième génération des e-ditionsLABELVIE, je ferai appel à toi!

    Passe une belle après-midi.

    Marie-Noël
    Marie-Noël Articles récents..Ecrire un eBook: Mettez des arbres au service de votre écriture !My Profile

    1. Bonsoir Marie-Noël,

      Quand les e-ditions LABELVIE en seront à la sixième génération, je crois malheureusement que je ne serai plus en activité… à moins que les cinq générations suivantes de mon côté ne s’adonnent à l’écriture ? Pour la première, c’est déjà le cas… Tous les espoirs sont donc permis 🙂
      Bon week-end

      Florence

  2. Bonjour Florence,
    Tu fais bien de mettre les pieds dans le plat tant nous sommes trop souvent confrontés (nous, les écrivains conseils et biographes)à ce type de situation à la limite de la grossièreté. J’ai moi aussi fait la tentative d’approcher deux « héritiers » d’entreprises assez anciennes, sans succès. Pourtant, comme toi, je suis persuadée qu’un tel ouvrage favorisant la transmission de l’histoire de l’entreprise serait un outil formidable en matière de communication tout en rendant hommage aux patrons prédécesseurs et aux employés des entreprises en question.
    Tu le sais, pour que la relation de confiance s’installe et pour que le résultat soit à la hauteur de l’investissement, il faut s’inscrire dans une démarche absolument volontariste (qu’il s’agisse d’ailleurs d’un particulier dans le cas d’une biographie familiale ou d’un dirigeant d’entreprise pour une monographie d’entreprise). Donc, dans l’exemple que tu évoques, il me semble que, finalement, tu n’as rien perdu !

    1. Bonsoir Patricia,

      Je n’ai peut-être pas perdu grand-chose, en effet, hormis l’opportunité d’apprendre beaucoup de choses passionnantes sur un métier que je connais peu et sur le passé de ma région. Ce qui est déjà beaucoup ! Mais tu as raison : on ne peut pas mener ce genre de projet avec quelqu’un qui n’en voit pas l’intérêt.

      Florence

    1. Bonjour Margarida,

      Je suis ravie (mais pas étonnée !) que mon article vous en ait inspiré un : je pense en effet que tous les auteurs / rédacteurs / correcteurs / traducteurs et j’en passe sont régulièrement confrontés à ce type de réaction.
      Venant d’un particulier, cela peut être décevant. Mais qu’un chef d’entreprise ne voie pas l’intérêt d’investir dans sa communication, c’est tout simplement désolant. J’en reparlerai bientôt 😉

      Florence

  3. Est-ce qu’il s’agit d’une attitude typiquement française de considérer que tout ce qui relève de la matière grise devrait être gratuit ?
    Tu sais, je suis également dessinateur indépendant en architecture, et j’ai beau passer entre 100 et 150 heures sur un dossier, le travail que je rends n’est que du papier. Les gens aiment payer pour les choses qui se voient, qui se montrent, qui représentent aux yeux des autres leur propre réussite sociale. En bref, des plans, même lorsqu’ils permettent de générer de grandes économies par la suite (en chantier, et à l’usage, sans parler du confort de vie lorsque tout a bien été préalablement étudié) sont toujours trop chers.
    Pour les livres, c’est la même chose. Avec l’arrivée d’Internet, les gens ont pris l’habitude que tout ce qui relève du domaine culturel soit gratuit. On aime les musiciens, on aime les acteurs, on aime lire, mais si on peut se régaler gratuitement de tout leur travail, les piller de leur générosité en toute commodité, c’est parfait. D’ailleurs, c’est normal : ces gens-là sont des marginaux, ils sont à côté la plaque et n’ont pas la moindre importance de l’importance de l’argent, n’est-ce pas ? 🙂
    Même l’industrie du livre a décrété qu’un auteur ne devait récolter que les miettes (8%) de ses ventes. Et tout le monde trouve cela normal. L’éditeur, le diffuseur, l’imprimeur, le libraire, etc. ont tous un métier : ils doivent être rémunérés pour ça, et faire vivre leurs familles. L’auteur, lui, il n’a qu’à se trouver un vrai job !! (Et d’ailleurs, combien sont-ils à s’en indigner ? Leurs vanités de bénéficier d’un titre d’écrivain sont largement au-dessus de ça !)
    C’est effectivement déplorable que même une société centenaire n’ait pas conscience de la pertinence de ta proposition.
    Déplorable, mais tellement révélateur de la suprêmatie des profits sur les valeurs humanistes…
    Courage 😉

    1. Bonjour Charlie,

      Bienvenue sur mon blog d’écrivain public biographe et merci pour ce long commentaire. Je vois que tu sais très exactement de quoi je parle 🙂
      Quand on ne produit pas quelque chose de réellement tangible et/ou dont l’impact n’est pas évident, les clients hésitent d’autant plus. Mais parfois c’est encore plus incompréhensible que d’habitude ^^

      Florence

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